Pour résoudre la crise financière, Louis XVI décide de convoquer les États généraux. Le 5 mai 1789, les représentants de la noblesse, du clergé et du tiers état se réunissent à Versailles. Très vite, le tiers état conteste le vote par ordre. Sur la proposition de Sieyès, auteur de Qu’est-ce que le tiers état ?, les députés du Tiers se proclament « Assemblée nationale » le 17 juin 1789. Ils affirment ainsi le principe de la souveraineté populaire, contre la monarchie de droit divin. Le 20 juin 1789, les députés se rassemblent dans la salle du Jeu de paume et décident de na pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France : c’est le serment du Jeu de paume.
Ils prennent alors officiellement le nom d’« Assemblée nationale constituante » le 9 juillet 1789.
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L’Assemblée nationale constituante est une assemblée constituante issue des élections du (les premières au suffrage universel masculin depuis 1792). Elle siège du au . Dotée de pouvoirs constituants, elle élabore et vote le texte de la Constitution de la Deuxième République. Elle désigne et contrôle les différents gouvernements qui se succèdent en 1848 et 1849 : la Commission exécutive, le gouvernement du général Cavaignac et le premier gouvernement Odilon Barrot.
La campagne électorale met fin à l’unanimisme politique qui prévalait depuis le . Après la proclamation provisoire de la République et la formation du Gouvernement provisoire, les authentiques républicains (les républicains de la veille), assez peu nombreux, sont divisés sur les dimensions sociales à donner à la nouvelle République. Les républicains modérés (Lamartine, Ledru-Rollin, François Arago), partisans de réformes politiques freinent les réformes sociales prônées par les républicains socialistes (Louis Blanc). Ils sont rejoints par les républicains du lendemain, monarchistes légitimistes satisfaits du renversement de l’« usurpateur » orléaniste et orléanistes de l’opposition dynastique favorables à une monarchie parlementaire moins censitaire. Ils attendent des jours meilleurs pour rétablir la monarchie de leurs désirs. Ils sont hostiles à toutes mesures qui amélioreraient le sort des classes populaires.
Pour faire face aux besoins financiers, le gouvernement institue le 16 mars l’impôt des 45 centimes (45 centimes additionnels pour un franc d’impôt!) qui lui aliène le soutien des propriétaires fonciers ruraux (les dégrèvement accordés aux moins fortunés ne rétablissent pas la confiance). Les républicains de la veille sont conscients du danger pour la jeune République que crée l’institution du suffrage universel masculin. Il donne la majorité écrasante aux ruraux encore peu touchés par les idées républicaines et qui sont sous l’emprise économique des notables provinciaux (« not’maitre ») et la direction idéologique du clergé concordataire soumis à ses évêques. Aussi le 17 mars, à Paris, une manifestation républicaine impose au gouvernement le report des élections de quinze jours (pour le 23 avril). Le 16 avril, une nouvelle manifestation parisienne pour obtenir un délai supplémentaire est brisée par le ministre de l’Intérieur le républicain Ledru-Rollin s’appuyant sur la Garde nationale issue des quartiers bourgeois de la capitale.
L’Église catholique mobilise fortement le clergé paroissial pour qu’il défende les revendications des libertés religieuses dans l’enseignement et dans l’organisation de l’Église catholique (possibilité des synodes et des conciles nationaux, le salaire des prêtres). Les républicains radicaux s’appuient sur l’administration, que le gouvernement provisoire a en partie renouvelée et les instituteurs. Les clubs sont regroupés dans le Club des clubs qui dispose d’environ 500 agents électoraux. Les socialistes présentent 34 candidats sévèrement sélectionnés, parmi lesquels 20 ouvriers. Mais les républicains sont divisés entre candidats soutenus par le journal La Réforme et ceux soutenus par le journal le National. Cependant de nombreux électeurs sont analphabètes et beaucoup ne connaissent pas la langue française (ils utilisent le patois ou l’occitan, le breton, le basque…)
Les élections ont lieu le 23 avril (le jour de Pâques) au scrutin départemental de liste. Les listes ne sont pas bloquées et les électeurs peuvent rajouter des noms. Les candidats peuvent se présenter dans plusieurs départements, car il n’y a pas d’obligation de résidence. L’élu devra opter pour un siège, d’où des élections complémentaires obligatoires par la suite. Dans de nombreux villages les électeurs sont allés voter au chef-lieu de canton, en cortège, curé en tête. La campagne (les paysans) encercle donc politiquement la petite ville (bourgeois et artisans). La participation est massive (84 % de votants). Il n’y a que 200 députés ayant déjà siégé dans les assemblées des régimes précédents. Les nouveaux élus se recrutent presque exclusivement dans la bourgeoisie (il y a 410 juristes) et la noblesse. Il n’y a aucun paysan et les ouvriers et artisans ne sont qu’une quinzaine sur 800 élus. La nouvelle assemblée compte près de 300 monarchistes camouflés en républicains du lendemain, comme les légitimistes (une centaine) Berryer, le comte de Falloux trois évêques ou les orléanistes (environ 200) tels Odilon Barrot, Charles de Rémusat et Alexis de Tocqueville. Il y a trois « impériaux » élus (deux Bonaparte et un Murat). Il y a environ 500 républicains de la veille (les radicaux et les socialistes (1 élu Barbès) ne sont qu’une centaine). La déception est telle que des affrontements entre partisans des listes républicaines et « camouflés » ont lieu à Rouen, Limoges, à Issoudun… Désormais il est clair que la province dicte politiquement sa loi.
Source : Wikipédia [Continuer de lire …]